Historique de l'Ecole d'Hôtellerie & de Tourisme de la ville de Liège


Bien que plusieurs articles de ce blog ont déjà évoqué divers aspect de l'histoire de cette vénérable école (la plus ancienne de Belgique)  - des liens en bas de page vous ramènent aux précédents articles - L'école va fêter ses 90 ans, une bonne occasion pour rappeler son histoire !
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Historique de l’Ecole d’Hôtellerie et de Tourisme de la Ville de Liège

 
1925 : Les patrons des hôtels et des restaurants les plus renommés de Liège et environs déplorent le manque de qualification de la main-d’œuvre locale.
Les meilleurs maîtres d’hôtel sont recrutés en Italie, les cuisiniers expérimentés viennent de France. La formation du personnel liégeois n’évolue guère car dès qu’un de ces chefs doit donner la dernière touche à une préparation pour, d’un plat commun créer un mets sublime, il envoie son subordonné vers un autre département de la cuisine. Gare à celui qui n’obtempère pas immédiatement, il se voit licencié séance tenante ; à l’époque le chômeur ne percevait aucune indemnité.
 1926 : Les dirigeants de l’Union professionnelle des garçons restaurateurs et limonadiers de Liège regrettent le manque de compétences de ses jeunes adhérents. Ils contactent Monsieur Marlier, président de l’Association patronale des hôteliers - restaurateurs. Les deux groupements arrivent à la même conclusion: nécessité de former le personnel, de créer une école où chacun pourra apprendre les bases de son métier.
C’est plus vite dit que fait car pour fonder une école il faut des locaux, du matériel, des professeurs, de l’argent, des idées et infiniment d’énergie.
Les promoteurs, des bénévoles, ne possèdent que les deux derniers éléments...
Ils parviennent à intéresser Monsieur Edgard Davio, directeur de l’Enseignement Technique liégeois et Monsieur Louis Fraigneux, échevin de l’Enseignement.
Lentement tout s’imbrique, les professeurs sont recrutés, un patron donnera des cours d’anglais, le bruit se répand, les élèves éventuels se renseignent. La Ville de Liège prête des locaux d’une vieille école de la place Xavier Neujean là où se trouvait la gare des autobus et la piscine de la Sauvenière aujourd’hui disparue !
Le 15 novembre 1927 l’école ouvre ses portes. Les cours se donnent l’après-midi entre le service de midi et celui du soir. Le 31 décembre, quarante élèves sont inscrits, vingt-trois termineront l’année scolaire avec fruits. (Voir liste en fin d’article)
Le succès engendre des difficultés supplémentaires ; aussi afin de garantir l’avenir, les créateurs renouent les contacts avec les autorités de la Ville Ils adressent une lettre au Collège échevinal le 20 décembre 1928.
***
Tout va très vite, tout s’enchaîne et le 2 octobre l’école d’hôtellerie reprend  ses activités sous l’égide de l’administration communale. Monsieur Félix Bodson, premier directeur, présente sa démission. Pensionné de l’Etat, selon ses vues, il ne peut être directeur d’une école officielle. Monsieur Jules Vancrombrugge est nommé, il occupera ce poste jusqu’en novembre 1944.
Le nombre d’élèves augmente, les locaux s’avèrent trop exigus et l’école d’hôtellerie s’installe rue St.-Laurent là où se trouve déjà l’école d’horticulture.
En février 1931, la Ville de Liège vient de doter l’école de mécanique, sise quai du Condroz, d’une cuisine modèle et offre cette cuisine à l’école professionnelle d’hôtellerie. Tous les cours pratiques s’y donnent ; le professeur de cuisine est Charles Thorre et celui de salle Fernand Piette.
Cette école d’hôtellerie mérite mieux encore. La Ville achète à une fabrique de cuirs et peausseries, l’ancien hôtel de maître De Stockem de Heers au 13 en Hors-Château. En 1936 l’école d’hôtellerie possède enfin ses propres locaux, elle devient une école de plein exercice et en 1938 les premiers élèves des cours du jour reçoivent leur diplôme.
En 1941 les cours de l’après-midi, réservés aux adultes, n’existent plus mais une nouvelle activité, très dangereuse, s’organise au sein de l’école.
Madame Discry, concierge est le chef d’un réseau qui accueille, héberge et nourrit des Anglais, Américains, Australiens, Canadiens, etc. Il s’agit de militaires dont les avions furent abattus par les Allemands. Ceux-ci en auront vent, à deux reprises au moins ils inspecteront les locaux: une fois durant les vacances, une heure après le départ des aviateurs vers une autre étape afin de regagner l’Angleterre ; une autre fois pendant les cours. Entrés par une petite porte dérobée, habillés en civil, les parachutistes prenaient place dans le fond d’une classe alors qu’on entendait déjà le bruit des bottes allemandes dans les escaliers. Pas un mot ne fut échangé, tout comme les élèves, les inconnus ont présenté leur carte d’identité aux boches. Ceux-ci n’avaient d’yeux que pour les «papiers», s’ils avaient observé les visages ils auraient remarqué que certains faciès ne possédaient plus les couleurs juvéniles, 18 à 20 ans quand même, des élèves. Il est vrai que tenaillés par la frousse nous étions tous très pâles. Tout s’est bien déroulé.
Un témoignage se trouve en bas de page!

EHT_fontElle possède beaucoup de cachet cette petite école, les cours pratiques et techniques procurent une belle base professionnelle à ses anciens élèves qu’on les demande partout. En calcul mental (si indispensable à l’époque) ils sont imbattables et les meilleurs se débrouillent très bien en allemand, en anglais et en néerlandais (2 heures par semaine pour chaque langue). Les emplois qu’ils occupent prouvent la qualité de l’enseignement reçu. Toutefois elle manque de commodités, surtout pour les élèves: pas de vestiaires, toilettes insuffisantes, pas de douches, l’économat se niche où il peut, la cuisine «électrique» se déglingue.
Monsieur Pierre Dubois, nommé directeur en 1944, se rend compte que son établissement n’est plus adapté, que son école n’évoluera plus s’il n’y apporte des remèdes. Dans la cour arrière les vastes anciennes écuries servent de remises, à gauche tout comme à droite il existe de la place pour ériger des bâtiments. Monsieur Dubois esquisse ce qu’on pourrait créer, parvient à intéresser les autorités communales et en 1949 débutent les travaux.
Septembre 1952, les nouveaux bâtiments sont terminés. Ils peuvent accueillir 150 élèves, 3 cuisines, une salle de restaurant pour convives étrangers, un restaurant de 100 m² pour les élèves, un économat dernier cri, une cave à bières réfrigérée, une cave à vins de toute beauté, une armoire vestiaire pour chaque élève, des douches, des toilettes, des bureaux pour les professeurs et le personnel administratif. De l’avis général jamais 150 élèves ne seront inscrits dans ce petit bijou d’école professionnelle (en fait il y en aura plus de 1.200 répartis en 14 annexes!).
Comment faire pour l’inauguration? Bien dirigés, les élèves de 2eme  et 3eme année sont aptes à préparer les mets que dégusteront les autorités mais impossible de compter sur les petits nouveaux de 1ere année pour effectuer les différents services de salle. Appel est lancé aux anciens élèves. Tous les gars contactés perdront une ou deux journées de salaire et viendront travailler pour l’honneur de leur Ecole.
Depuis des années, il fallait avoir 14 ans et réussir l’examen d’entrée pour s’inscrire à l’école d’Hôtellerie, les études duraient trois ans et sauf rares exceptions seuls les jeunes gens nantis du diplôme d’école moyenne parvenaient à conquérir leur diplôme.
En 1952 on accepte les élèves âgés de 12 ans s’ils ont obtenu le diplôme d’école primaire. Les cours durent 4 ans au lieu de 3 et les élèves peuvent effectuer une année complémentaire de perfectionnement en salle ou en cuisine. Outre les cours généraux et techniques, 12 heures de pratique cuisine et 6 heures de pratique salle pour les élèves en spécialisation cuisine ; l’inverse pour les élèves de salle.
En septembre 1954 s’ouvre la section secondaire supérieure A2 accessible aux diplômés d’une école d’hôtellerie ou aux diplômés d’une école moyenne. Après 3 ans d’études obtention d’un diplôme d’humanités techniques.
Septembre 1955. On recrée les cours dits «du soir». Ils se donnent de 15 à 19 heures, en première année les élèves doivent suivre les cours de cuisine et de salle. S’ils réussissent ils peuvent suivre une seconde année de spécialisation cuisine ou spécialisation salle. Les plus courageux optent souvent pour une deuxième année cuisine puis une deuxième année salle.
Septembre 1965, Monsieur Dubois prend sa pension. Il est remplacé par Monsieur Robert Longrée qui partira à la retraite en 1977. Dès septembre 1977 la direction des cours du jour et des cours du soir n’est plus assumée par la même personne.
Madame Annie Servais-Leroi sera directrice des cours du jour de 1977 à 1990. Depuis 1952 l’école était devenue une école technique. En 1980 elle ouvre les sections professionnelles en option hôtellerie, boulangerie-pâtisserie et boucherie-traiteur. Le nombre d’élèves explose.
Monsieur Gérard Georges a pris la direction le 1er septembre 1990, et il vient de terminer en juin 2014 après avoir beaucoup œuvré pour l’ouverture de l’école sur le monde
Depuis le 1er septembre 2014 Monsieur Abderrahman El Bekali assure la direction de l’école.

Liste des élèves ayant terminé la 1ere année d’étude.
Bodart Marcel
Boeur Roger
Claes Léon
Closson Marcel
Danthine Désiré
Dedouaire Léopold
Devillers André
Evrard Jules
Fikers Léon
Denne Lucien
Goffinet Alphonse
Hasoppe Désiré
Jorgenne Jean
Josck Jean
Launay Arthur
Leboutte Raymond
Liebens Joseph
Matagne Léonard
Neutelers Raymond
Ruyters François
Tilman Camille
Valentin Frédo
Vitten Guillaume  


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