A méditer

Au moment où l'individualisme gagne du terrain... où le "chacun pour soi" devient une règle, il est temps de se rappeler que nous sommes un espèce "sociale". Nous avons besoin des autres pour grandir et évoluer !

Ce petite texte a déjà paru dans un TRADITION voici quelques années mais il reste tellement d'actualité que de le diffuser un fois de plus n'est pas superflu...

Atritos

Ce texte « Atritos » (que l'on peut traduire par Frottement, friction) a pour auteur Roberto Crema (Psychologue et anthropologue brésilien membre du Collège International des Thérapeutes, éducateur et auteur de plusieurs livres, entre lesquels « Analyse Transactionnelle Centrée sur la Personne » ; je crois qu’il aurait plu à Jean Charlier qui toute sa vie, par l’exemple a essayer de « modeler » ses élèves pour en faire de bons professionnels dotés d’une « personnalité ».

 Personne ne change personne !

Personne ne change tout seul !

Nous changeons avec les rencontres...

Simples, mais profonde (nous en avons) besoin.

Nous sommes transformés à partir des rencontres, si nous sommes ouverts et libres pour être des touchés par les idées et les sentiments de l'autre.

Vous avez déjà remarqué la différence qu'il y a entre les pierres de la source d'où jaillit un ruisseau et celles qui se trouvent plus bas dans son cours...

Les pierres de la source sont brutes, rugueuses, pleines d'arêtes.

A mesure qu'elles sont roulées par le torrent, subissant l'action de l'eau, et, au bout de quelques années, elle deviennent polies, dégrossies.

Il en va de même avec nos contacts humains.

Sans eux, la vie serait monotone, aride.

L'observation la plus importante nous permet de constater qu'il n'existe pas de sentiments, bons ou mauvais sans l'existence de l'autre, sans son contact.

Traverser la vie sans se permettre des relations proches avec l'autre ne permet pas de grandir, d'évoluer ni de se transformer.

C'est commencer et finir son existence sous une forme brute, rugueuse, amorphe.

Quand je regarde en arrière, je vois qu'aujourd'hui je porte en moi diverses traces de personnes extrêmement importante.

C'est le contact de certaines personnes qui m'a permis de donner forme à ce que je suis, en éliminant les arêtes, me transformant en quelqu'un de meilleur, de plus doux, mieux en harmonie, mieux intégré.

D'autres, sans aucun doute, par leurs actions et paroles m'ont fait apparaître de nouvelles aspérités que j'aurai besoin aussi de polir.

Revers momentanés qui servent la croissance. C'est ce qu'on appelle l'expérience.

Je pense qu'il existe quelque chose de plus profond que cette analyse.

Nous commençons à cheminer dans la vie parmi de grandes pierres et beaucoup d'excédents.

Les êtres d'exception perçoivent en fin de vie tous ces excédents qui furent leurs aspérités, ils s'approchent de plus en plus de leur essence et deviennent de plus en plus petits... petits... petits...

Quand au bout du compte nous acceptons que nous sommes petits, infimes que nous est donnée la compréhension de l'existence et l'importance de l'autre et principalement la grandeur de dieu que finalement nous acquerrons une grande valeur !

Avez-vous déjà vu (comparé) le format d'un diamant taillé et poli.. (par rapport à la pierre brute).

Savez-vous combien on enlève d'excédent pour arriver à ce cœur brillant ?

C'est là qu'est la véritable valeur !

La nature a doté chacun d'entre nous d'un fond résistant qui apparait comme un diamant brut constitué de beaucoup d'éléments mais essentiellement d'amour, il nous a été donné cette capacité d'aimer, mais nous devons apprendre comment ?

Pour arriver à cette part intime de nous même, nous devons nous permettre au travers de nos relations de nous débarrasser des tous les excédents qui nous empêchent d'en user de la faire briller !

Pendant longtemps j'ai cru que aimer signifiait ne pas avoir de mauvais sentiments.

Je ne comprenais pas que blesser et être blessé ; être en colère ou provoquer la colère ; ignorer (l'autre) ou être ignoré fait partie de la construction et de l'apprentissage de l'amour.

Je ne comprenais pas qu'on apprenne à aimer en ressentant tous ces sentiments contradictoires et... en les dépassant.

Néanmoins, ces sentiments ne se produisent simplement pas si n'y a pas engagement.

Et l'engagement génère la « friction »

Ma conclusion est: "Frotte-toi! (aux autres)"

Il n'existe aucune autre forme de découvrir l'amour et sans lui la vie n'a aucune signification.