Enfin une bonne nouvelle (Avril 2016)
Hélène Carrère d'Encausse : "La réforme de l'orthographe est enterrée"

L'académicienne estime que le tollé suscité par le projet de réforme a eu de l'effet. Les éditeurs auraient renoncé à la mettre en application.
« La réforme a été mise au frigidaire. » Pour Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française, les mois de polémique qui ont entouré le projet de refonte de l'orthographe ont « eu de l'effet ». Interrogée par Darius Rochebin sur la Radio Télévision Suisse, le 18 avril, l'académicienne confie être convaincue que les éditeurs ont renoncé à appliquer la « nouvelle orthographe » sur leurs éditions de manuels scolaires à la rentrée prochaine. « Mon sentiment est que cette question (...) va tomber dans l'oubli », a-t-elle affirmé au présentateur-vedette de la RTS.
Ils n'oseront pas faire figurer « la marque rouge qu'ils voulaient placer sur la couverture des manuels » (ainsi désigne-t-elle le petit logo qui devait souligner l'adoption de la nouvelle orthographe, NDLR). « Je le sais », confie-t-elle dans cet entretien. La réforme « sera enterrée », comme celles de 1905 et 1994, veut-elle croire. Ce qui n'empêchera pas un ministre d'en proposer une nouvelle dans vingt ans, a-t-elle ironisé.
« C'est pire que si on leur volait leur portefeuille »
Le tollé provoqué par la mise en œuvre de la réforme de l'orthographe n'aura pas été vain, selon elle. En effet, il révèle l'attachement particulier des Français à l'accent circonflexe : « C'est pire que si on leur volait leur portefeuille. Ils ont l'impression qu'on leur enlève ce qu'ils sont. C'est une marque d'identité. »
Selon les termes de la « réforme » : l'accent circonflexe devait disparaître des « u » et des « i », mais être conservé quand il indique une différence de sens. Parmi les autres changements figuraient la disparition du « i » dans « oignon » et la simplification de la graphie de « nénuphar » en « nénufar ». La suppression du trait d'union était également envisagée dans plusieurs mots, notamment « weekend » et « millepattes ». Cette réforme, validée en 1990 par l'Académie française afin de simplifier la langue, était profondément critiquée depuis plusieurs semaines. Surtout depuis que le ministère de l'Éducation avait précisé dans son bulletin que « l'enseignement de l'orthographe a pour référence les rectifications publiées (...) en 1990 ».
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