Quand la cuisine devient poésie...


CvtTRDInt.jpg


Dans chaque numéro de Tradition il y une (ou des recettes) trouvées de-ci delà ou fournies par un de nos anciens... dans la rubrique
Ici, en voici une poétique...

La rata de Coffe en se jouant de la langue française !
  
Si vous ne salivez pas après ça...
 «Prenez quelques belles aubergines, brillantes, bien en   chair,  la peau tendue, couchées dans le lit d'une  cocotte (en fonte).
Dès qu’une douce chaleur les envahit, elles s’alanguissent, s’offrent.
Le poivron, aux aguets, approche, constate leur disponibilité,   et sans même demander leur  approbation, se glisse sur elles.
L’aubergine n’est pas raciste, rouges, verts ou jaunes, elle les accepte tous, dès l’instant où ils sont déshabillés, épépinés, séduit, le poivron fond.
La courgette, pudique mais excitée, se tripote le pédoncule depuis un moment, attend les premiers signes de fatigue pour s’introduire auprès d’eux et ranimer les ardeurs.
Impatiente, elle n’a pas l’air comme ça la courgette, elle enjambe la cocotte et très vite se mélange, une main sur l’aubergine, la bouche sur le poivron.
Elle est disponible, elle en veut, elle en a, partout et sauvagement.
La tomate, grande prêtresse des mélanges, attend le moment propice.
Les soupirs de l’aubergine, les gémissements de la courgette, la fougue du poivron la mettent au comble de l’excitation.
Elle veut du plaisir.
Sans tarder, elle pénètre dans la débauche des parfums déjà mêlés, embrasse, étreint, ranime et se laisse enfin prendre par toutes les turgescences.
Les odeurs s’unissent, les jus se mélangent.
L’orgie est à son comble.
L’ail a peur de ne pas en être, il se déshabille rapidement enlève sa pelure et la gousse gonflée se précipite dans la bacchanale et apporte sa note d’originalité.
Le laurier qui aime tout le monde et que tout le monde aime, sait se montrer indispensable, posant sa feuille de l’un à l'autre.
Il se fait léger, superficiel, volatile, attentif à ne pas gâcher, par son amertume, la suavité de ces ébats incestueux.
Le thym, fébrile, ne veut pas être en reste, il se précipite, impatient de se répandre au milieu de toutes ces fragrances.
Quand tous les participants commencent à se fatiguer, certains même à s’effondrer, le piment fait son apparition, triomphant, volant comme un oiseau au secours des défaillances des uns et des autre exaltant par son énergie les plus indolents.
En langage légume, cela s’appelle faire une  « RATATOUILLE ! »                                                                         
Jean Pierre Coffe






----- --------

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Historique de l'Ecole d'Hôtellerie & de Tourisme de la ville de Liège

Confrérie Des Djoyeûs Neûrs Djâkes Dèl Légia

Halloween !!!